Les sens des chats : l’ouïe

Vous vous êtes déjà demandé comment les chats perçoivent les sons ? Cet article de blog est le cinquième et dernier d’une série de 5 articles consacrés à la manière dont les chats utilisent chacun de leurs 5 sens et perçoivent le monde à travers eux. Nous avons déjà abordé la vue, le toucher, le goût et l’odorat, et nous allons conclure cette série en explorant tout ce qui entoure leur perception du son !

C’est reparti pour un tour… 

Comme nous l’avons évoqué dans le premier article sur leur vue, la gamme d’audition d’un chat est bien plus large et précise que celle d’un humain. Si l’audition humaine couvre 8,5 octaves, les chats peuvent entendre les sons sur une gamme de 10,5 octaves. Grâce à la mobilité de leurs oreilles, ils peuvent également localiser la source d’un son très facilement. Cela confère au chat la gamme d’audition la plus large de tous les mammifères. 

Pour les chats, les signaux auditifs ont une plus grande valeur communicationnelle que les signaux visuels, parce qu’ils peuvent être échangés à plus grande distance. L’ouïe d’un chat joue un rôle important dans de nombreux types de communication. Cela va de la localisation de proies à la communication entre les parents et les jeunes, ainsi que la communication inter-espèces entre le félin et l’humain. 

La gamme d’audition du chat joue un rôle particulièrement important dans la nature, car une part importante des espèces qui sont chassées par les chats sont des rongeurs, qui interagissent justement en utilisant des ultrasons. Et comme les chats peuvent entendre ces sons à grande distance, cela leur permet de localiser leurs proies. 

Anatomie de l’oreille d’un chat 

Le pavillon, la partie externe de l’oreille du chat, est très mobile, et sa forme amplifie le son. Cela permet au chat de mieux localiser l’origine du son. Par ailleurs, grâce aux différentes positions de ses oreilles, un chat peut également donner des informations aux autres chats sur son état émotionnel. 

Après l’oreille externe, nous avons l’oreille moyenne, où se trouvent le tympan et les seuls os du conduit auditif. Puis vient l’oreille interne, où un liquide spécifique remplit ces conduits auditifs pour aider à transmettre les sons aux minuscules cellules ciliées. Ces structures sont essentielles à la transmission des sons jusqu’au cortex auditif, qui se situe dans le cerveau du chat, afin que celui-ci puisse les traiter.  

Comprendre les vocalisations d’un chat 

Les chats peuvent émettre certains sons avec la bouche ouverte et d’autres avec la bouche fermée. Et chacun de ces sons a une signification spécifique.  

Dans la nature, la communication vocale entre chats n’est utilisée que lors des confrontations, des accouplements ou des rencontres entre une mère et ses chatons. Les chats domestiques utilisent les vocalisations beaucoup plus fréquemment en notre présence que dans des situations de communication entre chats. Cela soutient l’idée que ce comportement a été en partie acquis. En général, les miaulements sont des vocalisations destinées à attirer l’attention dans des contextes relationnels entre différentes espèces, ils sont plus aigus, donc plus agréables.  

L’oreille chat-bsolue ! Les chats écoutent-ils de la musique ? 

Comme avec d’autres espèces, des recherches ont été menées pour savoir si les chats apprécient la musique, s’ils préfèrent certains sons plutôt que d’autres, et si les sons peuvent avoir un effet apaisant sur eux.  

D’après une étude menée en 2015 par Snowdon et al., les chats se sont montrés plus intéressés par des musiques spécifiquement conçues pour eux que par les musiques destinées aux humains. Les rythmes de ces mélodies étaient basés sur le rythme cardiaque des chats et leur cadence de marche, les tonalités étaient plus proches de leur gamme vocale et auditive naturelle, et ressemblaient à des ronronnements ou des bruits de succion, et les harmonies étaient basées sur les interactions affiliatives naturelles des félins. D’autres études ont montré que les chats qui écoutent de la musique peuvent voir leur niveau de stress baisser. Ainsi, l’utilisation d’une musique adaptée peut avoir des effets physiologiques positifs sur les chats ! Ces résultats présentent un grand intérêt pour la médecine vétérinaire lorsque l’on souhaite mettre au point des traitements pour aider les chats qui sont atteints de troubles de l’anxiété. 

En conclusion 

Chez les chats, l’ouïe est très importante pour la communication : non seulement entre les chats, mais aussi entre chats et humains. Et c’est un outil très utile pour localiser les proies ainsi que pour éviter les prédateurs. L’ouïe du chat couvre une gamme acoustique bien plus large que celle des humains, et la forme et la mobilité de ses oreilles lui permettent d’entendre de très loin, ce qui peut être particulièrement utile dans la nature.  

Pour communiquer, les chats vocalisent un certain nombre de sons, différents en fonction des individus et des situations. Ces sons seront généralement associés à des mouvements spécifiques des oreilles ou de la bouche, ce qui peut aider l’auditeur à interpréter les vocalisations du chat.  

Les chats ont même des goûts musicaux différents, ce qui peut être utile aux vétérinaires pour lutter contre les troubles anxieux dont nos minets peuvent souffrir. Ce qui est sûr, c’est que l’ouïe du chat est très complexe et importante pour nos félins, et qu’ils l’utilisent bien au-delà du simple fait d’écouter l’ouvre-boîte qui leur indique que le dîner est servi ! 

Si vous souhaitez en savoir plus sur la façon dont ils vivent en interaction avec le monde qui les entoure, venez lire les autres blogs de la série et découvrir l’odorat de nos amis chats, leur vue absolument unique, la manière dont ils perçoivent le goût et comment ils ressentent le toucher ! Vous pouvez également parcourir les articles de nos autres experts, et recevoir nos derniers trucs et astuces, et nos questions-réponses sur les chats en vous inscrivant à notre newsletter. 

Ressources supplémentaires : 

Brown S, Bradshaw J. Communication in the domestic cat: within- and between-species. In The Domestic Cat: The Biology of its Behaviour (3rd edition), ed D Turner and P. Bateson. Cambridge; Cambridge University Press 2014.