Léchage Excessif Chez Le chat : 6 Choses à Savoir
Le léchage excessif chez le chat est un trouble fréquent. Le Docteur Jasmine Chevallier, vétérinaire comportementaliste, fait le point sur son origine et les moyens de lutte.
Quelles raisons peuvent pousser un chat à trop faire sa toilette ?
« Vous venez de soulever votre chat, et vous vous apercevez soudain que les poils de son bas-ventre ont disparu ! Il a désormais un rectangle de peau toute lisse qui s’étend du nombril jusqu’aux cuisses… Pourtant vous ne le voyez pas s’arracher les poils ! Que lui arrive-t-il ? »
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Le chat casse ses poils à force de se lécher
Quand un chat se lèche tout le temps, les poils sont progressivement cassés à la racine et de larges plages dépourvues de poils apparaissent. Les zones dépilées sont généralement symétriques, il s’agit le plus souvent d’un carré totalement dépilé sur le bas-ventre. Dans des cas plus graves, les cuisses et les flancs peuvent être totalement nus également : on parle d’alopécie extensive féline. Dans la plupart des cas, il n’y a ni plaques rouges, ni croûtes, la peau devient parfaitement lisse et semble froide. -
Des maladies de peau peuvent être en cause
Puces, gale, poux, teigne, allergies, infections de la peau … De nombreuses maladies parasitaires ou dermatologiques peuvent déclencher du léchage excessif chez le chat. Rapidement, l’inconfort dermatologique va retentir sur le caractère de votre chat : il devient stressé, s’isole, et vous fait croire que c’est son stress qui provoque son léchage compulsif… Pour ne pas passer à côté d’une maladie de peau, la première étape est donc de consulter votre vétérinaire pour un examen dermatologique. -
Le léchage compulsif peut être d’origine anxieuse
Le chat est un animal d’une extrême sensibilité ; divers événements peuvent le déstabiliser et déclencher du léchage compulsif d’origine anxieuse :
- Modification du territoire : déménagement, changement du mobilier, petits travaux, ou tout simplement un changement d’horaires des propriétaires peuvent déclencher du stress chez le chat.
- Modification du groupe familial : arrivée d’un bébé, d’un chien ou d’un nouveau chat, recomposition de la famille, décès, sont des causes fréquentes de déstabilisation.
- Insécurité : passage de chats errants dans le jardin, dégradation des relations avec les maîtres (punitions), régime alimentaire trop drastique, soins médicaux traumatisants peuvent aussi être sources d’angoisse. -
En cas d’anxiété, le chat tente de s’apaiser par le léchage excessif
Un chat déstabilisé, stressé, ou anxieux se trouve dans un inconfort émotionnel qui envahit son quotidien. Le léchage lui procure alors un soulagement momentané, au même titre que certaines personnes se rongent les ongles en cas d’angoisse. Mais si les causes de stress ne disparaissent pas, le léchage devient compulsif, sans que le chat ne parvienne à s’apaiser durablement : des lésions dépilées apparaissent alors, et s’entretiennent. -
Le chat se lèche en cachette
C’est toujours très étonnant pour le propriétaire de s’entendre dire que son chat s’est épilé tout seul à force de se lécher. En effet, le plus souvent, le chat se lèche en cachette, dans une de ses zones de repli et à l’abri des regards… - Comment combattre le léchage excessif ?
- Étape 1 : consultez votre vétérinaire pour écarter toute maladie dermatologique.
- Étape 2 : restaurez son territoire. Essayez de trouver ce qui a stressé votre chat, et tâchez de faire diminuer (ou disparaître) la cause du stress si c’est possible. Prenez soin de lui.
- Étape 3 : rendez l’environnement apaisant. Aménagez plus de cachettes pour votre chat afin qu’il puisse s’isoler tranquillement, limitez l’agitation et utilisez des phéromones pour rendre l’ambiance apaisante.
Phéromones apaisantes :
Bien souvent, en cas de stress ou d’anxiété, le chat perd sa capacité à s’apaiser par ses propres phéromones car son marquage territorial diminue avec son angoisse. L’utilisation de phéromones de synthèse permet alors de pallier momentanément à ce phénomène, et de restaurer rapidement un environnement apaisant.
- Étape 4 : ne laissez pas l’anxiété s’installer. Si le problème perdure ou que vous ne parvenez pas à identifier la cause de son angoisse, offrez-lui une consultation comportementale chez un vétérinaire qualifié.