Comment empêcher un chat de chasser : Un expert vous explique !

S’il y a bien une vérité que les amoureux des chats n’aiment pas entendre, c’est celle-ci : Lorsque les chats ont un accès libre à l’extérieur, beaucoup d’entre eux adoptent un comportement prédateur. On se demande alors parfois ce que l’on peut faire pour empêcher nos chats d’attraper des animaux sauvages. Et on entend parfois que les choix en matière d’alimentation peuvent affecter les pulsions de prédation de nos félins. Dans quelle mesure est-ce que c’est vrai ? 

Quel est l’impact du comportement prédateur des chats ? 

Le chat est un prédateur qui s’attaque surtout aux oiseaux et aux petits mammifères, mais d’autres animaux tels que les reptiles et les amphibiens peuvent également faire les frais de ses instincts. En fait, selon la localisation géographique, les petits reptiles peuvent même être les proies les plus courantes de nos félins préférés. 

Le véritable impact des comportements prédateurs du chat sur les populations d’animaux sauvages reste controversé, et c’est également un sujet très délicat. Dans certaines zones géographiques isolées comme de petites îles, par exemple, il est absolument certain que les chats en liberté ont joué un rôle central dans le déclin ou l’éradication de certaines espèces indigènes. En revanche, dans les territoires plus vastes, sur le continent notamment, l’impact de la prédation est beaucoup plus difficile à estimer.  

De nombreux facteurs viennent remettre en question le véritable impact des chats sur les populations des espèces qu’ils chassent. Et voici quelques motifs d’incertitude : 

Il faut également prendre en considération le fait que la prédation n’a pas nécessairement un fort impact sur les populations d’animaux sauvages. Certains éléments indiquent que les chats s’attaquent souvent à des individus faibles ou malades qui n’auraient peut-être pas survécu, même sans l’intervention du chasseur. 

Le comportement prédateur du chat, libre ou domestique 

Malgré les nombreux motifs d’incertitude quant aux chiffres, il est évident que les chats peuvent impacter considérablement les écosystèmes. Mais il est aussi communément admis que les chats libres, qui ne sont pas nourris par l’homme, ont probablement un impact beaucoup plus important que les chats qui ont un foyer ou même ceux qui sont seulement nourris par la main de l’homme. 

Il est intéressant de noter que si les chats nourris par l’homme, ou qui ont un foyer, ont généralement un taux de prédation réduit, ce n’est pas toujours le cas. Ainsi, nombre de chats ayant accès à l’extérieur, et particulièrement les jeunes individus, continueront d’adopter des comportements prédateurs, même s’ils sont abondamment nourris par ailleurs. 

Comment empêcher un chat de chasser 

De nombreuses stratégies ont été proposées afin d’essayer de réduire la prédation des chats. 

L’approche qui s’avère la plus efficace consiste simplement à garder les chats à l’intérieur, ou à leur laisser un accès à l’extérieur uniquement sur un enclos fermé. Cette option est extrêmement efficace pour éviter la prédation, mais elle n’est pas toujours facile à mettre en place. Et dans certains cas, le confinement à l’intérieur peut poser la question du bien-être de l’animal. 

Pour certains chats, une autre alternative consiste à leur apprendre à sortir équipés d’un harnais et d’une laisse, afin de s’assurer que leur accès à l’extérieur se fait sans risque de prédation. 

Parmi les stratégies alternatives ou supplémentaires visant à réduire les comportements prédateurs chez le chat, on trouve : 

Notez que le simple fait d’augmenter le temps passé à jouer avec votre chat peut également réduire ses envies de prédation, d’autant plus si les jeux reproduisent, dans une certaine mesure, les activités naturelles de traque et de chasse. 

L’élevage sélectif des chats pourrait également être une partie de la solution à l’avenir, dans l’optique de réduire les taux de prédation. En effet, il semble que les comportements prédateurs varient considérablement d’un individu à l’autre, ce qui s’expliquerait au moins en partie par des facteurs génétiques. 

Quelle méthode fonctionne le mieux ? 

Un groupe de chercheurs de l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni, étudie depuis plusieurs années la prédation chez les chats domestiques. Dans l’une de leurs dernières publications1, ils ont analysé les taux de prédation de chats domestiques avant et après l’introduction de potentielles mesures de contrôle. Sur plusieurs semaines d’analyse, ils ont spécifiquement étudié les mesures suivantes : 

Les résultats de cette étude indiquent que le fait de jouer avec le chat et l’utilisation d’un collier de couleur vive auraient contribués à réduire la prédation. Mais curieusement, le facteur qui semble avoir le plus d’effet est le passage à une diète sans céréales et riche en protéines animales.  

Ce changement de régime alimentaire a permis de réduire le taux de prédation de 36 %, alors que l’introduction d’un temps de jeu de 5 à 10 minutes quotidiennes a réduit ce taux de prédation de 25 %. Le collier large et de couleur vive a réduit la prédation sur les oiseaux de 42 %, mais n’a pas eu d’effet notable sur la prédation des petits mammifères. 

Les résultats de cette étude sont pour le moins curieux et incitent à mener d’autres recherches sur le comportement prédateur du chat. Cela dit, une étudie australienne publiée en 1998 a montré que des chats qui avaient un régime alimentaire carné manifestaient un moindre niveau d’activités de prédation2 – quoique la fréquence d’alimentation (le nombre de fois où le chat est nourri par jour) n’ait pas d’impact. 

En conclusion 

Il semble évident que plusieurs interventions différentes peuvent aider à réduire la prédation chez les chats de compagnie qui ont accès à l’extérieur, et les meilleures stratégies impliqueront probablement de combiner plusieurs approches différentes pour chaque chat. Cependant, le fait que des changements simples comme le port d’un collier large et de couleur vive, ou l’augmentation du temps de jeu puissent réduire le taux de prédation est très encourageant. 

L’influence potentielle du régime alimentaire sur les comportements de prédation est également fascinante. Il sera nécessaire de mener d’autres recherches dans ce domaine avant de pouvoir formuler des recommandations certifiées, mais au moins deux études menées dans ce domaine avancent l’idée qu’un régime alimentaire plus riche en viande peut réduire l’appel de la chasse. Peut-être que cette diète est plus proche de celle du chat en milieu naturel. Avoir conscience de ces données et adapter l’alimentation de votre chat peut être une option dans l’optique de réduire ses instincts prédateurs. 

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Références :